Grâce à l’Oldtimer Galerie, nous avons pu prendre en main une BMW 850i de 1992 n’affichant que 50 000 km. Une opportunité de saisir un V12 solide et performant pour se faire plaisir.

Si la voiture de collection continue à avoir le vent en poupe, les amateurs semblent s’intéresser principalement aux Youngtimers. Pour rappel, ce sont les véhicules entre 25 et 30 ans. Le coupé BMW 850i, que nous vous présentons ici, s’inscrit dans la suite logique de ses ascendantes depuis la 503 de 1956. La série 8 – E31 pour les puristes – possède une ligne fluide due au crayon de Klaus Kapitza. Elle s’attaque aux Allemandes, Porsche 928 S4 (V8) et Mercedes-Benz C140 (V8 et V12), ainsi qu’aux Britanniques Jaguar XJ-S (V12) et Aston Martin Virage (V8) et DB7 (V12). La 850i va devoir jouer des coudes pour se faire une place dans le monde des GT.

Que nous réserve la BMW 850i

1992 BMW 850i un avant très effilé.

1992 BMW 850i un avant très effilé.

Nous sommes en 1989. Le Salon de Francfort – IAA – ouvre ses portes sur la nouvelle série 8. Sa devancière, la série 6 (1975 – 1989) a tiré sa révérence après plus de 86 000 exemplaires vendus. Le dessin est totalement différent. Le profil est long et la partie avant intègre des phares escamotables, ce qui affine encore cette ligne. L’arrière est plus brutal. Mais entrons maintenant dans les détails de cette GT dont le cœur est un V12.

Extérieur

1992 BMW 850i jantes de CSi ainsi que la jupe arrière et le bouclier avant.

1992 BMW 850i jantes de CSi ainsi que la jupe arrière et le bouclier avant.

En 1987, ce sont les dernières années de la série 6. Le projet de la future série 8 est validé. Son style est définitivement adopté. La mise en production des prototypes peut alors commencer. Le chef du Design n’est autre que Claus Luthe. Il est secondé dans sa tâche par Klaus Kapitza (ancien de chez Ford). L’esthétique de la série 8 s’apparente à une œuvre d’art. Le temps ne semble pas avoir d’emprise sur ce modèle qui pourtant approche les 30 ans. L’auto est agressive sans toutefois avoir le côté félin de ses concurrentes britanniques. L’absence de montant central donne une impression de vitesse, même en statique. L’arrêt abrupt de la partie arrière avec ses larges feux rompt avec la fluidité globale de son dessin.

Intérieur

1992 BMW 850i la voiture de notre essai présent des sièges en cuir de buffle anthracite.

1992 BMW 850i la voiture de notre essai présente des sièges en cuir de buffle anthracite.

Dès que nous ouvrons la large portière – attention dans les parkings – l’habitacle soigné de notre auto inspire confiance. Nous sommes bien en présence d’un haut de gamme. Technologie et raffinement sont au rendez-vous. Nous y retrouvons tous les éléments dignes d’un haut de gamme : sièges électriques à mémoire, climatisation bizone, toit ouvrant, sièges recouverts de cuir buffle anthracite, etc. La qualité des matériaux et leur assemblage ne souffrent d’aucune critique. Il faut reconnaître que notre véhicule d’essai a été particulièrement bien entretenu. Les trois propriétaires précédents n’ont pas laissé la voiture se dégrader.

Moteur

1992 BMW 850i un V12 de 5 Litres développant 300 chevaux.

1992 BMW 850i un V12 de 5 Litres développant 300 chevaux.

Les V12 sont rares chez BMW et sont associés soit à une boîte manuelle à 6 rapports Getrag, soit à une automatique à 4 rapports ZF. Notre coupé a reçu la boîte manuelle à 6 rapports. Une pièce d’orfèvrerie que ce moteur tout en aluminium : bloc, culasses et carter. Il ne pèse que 240 kg. L’ouverture en V à 60° laisse découvrir les deux rangées de 6 cylindres. Le vilebrequin forgé est à 7 paliers. Son équilibrage est tel qu’il est exempt de toute vibration parasite lorsqu’il tourne. Vous devez aussi savoir que la gestion du V12 de la 850i est totalement confié à l’électronique. Source de fiabilité, mais aussi de quelques tracas.

Le comportement routier de la BMW 850i

1992 BMW 850i impossible de se lasser d'une telle ligne même après 30 ans.

1992 BMW 850i impossible de se lasser d’une telle ligne même après 30 ans.

Après ce rapide tour d’horizon de notre 850i V12, nous sommes impatients de nous glisser derrière le volant à trois branches. Puis, de mettre le contact et d’engager notre GT dans la circulation, certes fluide, de la campagne bernoise. Le bruit du V12 est très discret. Nous sommes loin, très loin des V8 américains au glougloutement caractéristique.

Position de conduite

1992 BMW 850i c'est net et c'est de qualité.

1992 BMW 850i c’est net et c’est de qualité.

Le siège soutient parfaitement le dos. Toutefois, la position de conduite est basse. Un fois les réglages effectués, le levier de vitesses tombe parfaitement sous la main droite. Les deux gros cadrans nous renseignent sur la vitesse, à zéro pour le moment, et sur les tours-minutes du moteur, que l’on n’entend pas. Les rétroviseurs extérieurs nous permettent de contrôler la largeur de notre 850i. La surface vitrée est bonne, mais sans plus. La ceinture de caisse est un peu haute. Après quelques kilomètres, nous nous y habituons.

Puissance à tous les rapports

1992 BMW 850i la console centrale regroupe toutes les commandes.

1992 BMW 850i la console centrale regroupe toutes les commandes.

Comme mentionné précédemment, la 850i est disponible en automatique et, plus rarement, en boîte manuelle. La boîte mécanique donne plus de dynamique et elle a notre préférence (comme sur la Ferrari 400/412). Mais, cela, naturellement varie d’un conducteur à l’autre. Jetons vite un coup d’œil à notre compteur de vitesses. Eh oui, le couple de la 850i est énorme (450Nm) et les rapports s’enclenchent rapidement les uns après les autres. On est vite catapulté à une vitesse inavouable. Tout cela dans un confort et une douceur comparables à ceux d’une limousine.

Techniquement pilotée par électronique, mais pas que

1992 BMW 850i la ligne est l'oeuvre de Klaus Kapitza.

1992 BMW 850i la ligne est l’oeuvre de Klaus Kapitza.

Notre BMW 850i est dotée de tous les derniers gadgets électroniques : ASC (antipatinage) qui devient ASC+T (T pour traction) sur la version manuelle (adhérence à l’accélération), ABS bien sûr, etc. Et, cerise sur le gâteau, il y a aussi des innovations cinématiques. Le pont arrière de type Multilink offre un système élastocinématique. En clair, le véhicule garde un contact constant avec la route. Une prouesse de la part des ingénieurs. Cela autorise une auto d’un poids conséquent – 1800 kg – à se comporter sereinement dans les courbes, même pas peur des routes de montagne !

C’est décidé, à nous la BMW 850i

1992 BMW 850i le toit ouvrant apporte de la clarté dans l'habitacle.

1992 BMW 850i le toit ouvrant apporte de la clarté dans l’habitacle.

Le charme ayant opéré, il est temps de rechercher la belle de nos rêves. Comme d’habitude, pas de précipitation. Les BMW 850i sont assez présentes sur le marché de l’occasion, même si certaines affichent des kilométrages importants. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, un fort kilométrage pour cette voiture n’est pas un handicap. Nous avons donc affaire à une voiture complexe dans sa conception, qui exige un entretien rigoureux. Cet entretien peut vite s’avérer prohibitif en termes de coûts. Quelques exemples : la ligne d’échappement, le changement freins / pneus (usure rapide en raison du poids) ou encore des pièces spécifiques comme le système d’ouverture des vitres.

De ce fait, notre beau coupé semble davantage convenir à une personne mûre. On parle d’esprit mature, naturellement, mais également de la taille du portefeuille.

La BMW 850i en quelques données

Voici quelques informations sur cette voiture autant à l’aise sur les routes de montagne que sur nos autoroutes. Et si vous décidiez d’accueillir une BMW 850i dans votre garage !

1992 BMW 850i les données techniques.

1992 BMW 850i les données techniques.

Vintage Car Magazine vous donne son avis

1992 BMW 850i les phares escamotables de grande dimension afin de bien éclairer la route

1992 BMW 850i les phares escamotables de grande dimension afin de bien éclairer la route.

L’effet Youngtimer prend de l’ampleur. Du coup, n’importe quelle voiture peut susciter une passion. En ce qui concerne la BMW 850i, le plaisir que l’on éprouve à la conduire dépend grandement de la manière dont elle est entretenue. Si vous optez pour ce vaisseau, sachez dès le départ qu’elle est intraitable sur ses réparations. En effet, vous ne pouvez pas « bricoler » vous-même sur une 850i V12. Chaque intervention doit être exécutée par un professionnel, ce qui engendre des coûts importants. La BMW 850i est une voiture solide, bien construite, résistante à la rouille, dotée d’un moteur performant et costaud. Toutefois, l’électronique multiplexée peut être source de défaillances. Alors, réfléchissez à deux fois avant de vous lancer dans l’aventure 850i (ou sa descendance 850ci et 850 CSi).

Nous aimons

1992 BMW 850i l'assemblage des matériaux ne souffre d'aucune critique.

1992 BMW 850i l’assemblage des matériaux ne souffre d’aucune critique.

Ce n’est pas tous les jours que l’on vous confie les clés d’une 850i. Nous remercions pour cela l’Oldtimer Galerie de nous avoir accordé sa confiance. Notre voiture d’essai arbore une magnifique robe rouge assortie à un intérieur en buffle anthracite. Nous aimons sa ligne intemporelle, basse et racée. Son museau fin et acéré. Le confort des sièges avant. La puissance et la douceur de son moteur à tous les rapports. La qualité de fabrication et d’assemblage. Une auto pour rouler longtemps sur de longs trajets en toute quiétude. Et, aussi, son étonnante stabilité sur des routes plus sinueuses.

Nous regrettons

1992 BMW 850i les places arrière sont petites pour des adultes.

1992 BMW 850i les places arrière sont petites pour des adultes.

Tout n’est pas parfait, même dans le haut de gamme. Nous regrettons l’absence d’éléments clairs (bois ou aluminium) sur le tableau de bord et les portières. L’espace réduit pour les jambes à l’arrière. Il s’agit plus d’une 2+2 que d’une 4 places. Les coûts de maintenance en raison de la complexité de la voiture. Un dessin de la partie arrière plus fluide que l’arrêt abrupt taillé à la tronçonneuse. Nous pourrions ajouter la consommation. Cependant, acheter un V12 n’a rien de comparable avec un 4 cylindres Diesel. La consommation est donc fonction de votre manière de rouler, mais ne vous attendez pas à consommer 6 litres aux 100. En dehors de toute autre considération, une 850i est faite pour se faire plaisir.

La BMW 850i en Suisse

1992 BMW 850i la découpe de l'arrière rompt avec la fluidité de la carrosserie.

1992 BMW 850i la découpe de l’arrière rompt avec la fluidité de la carrosserie.

Les ancêtres de la BMW 850i E31

1976-1989 : E24 – 628 à 635
1968-1975 : E9 – 2500 à 3.3 L
1965-1969 : 2000 C/CS
1962-1965 : 3200 CS
1956-1956 : 503

Notre version d’essai et les prix actuels en Suisse

BMW 850i
Boîte manuelle à 6 rapports
Livraison suisse
3 propriétaires
Carnet d’entretien suivi
Cuir buffle anthracite
1ère mise en circulation : 29 juin 1992
Option : jupes avant et arrière, silencieux arrière et jantes Turbine de la 850CSi
Tapis et pare-brise neufs
Factures depuis 2012 disponibles
Expertisée en 2018
CHF 48 000
Disponible chez Oldtimer Galerie Toffen

Les petites annonces d’AutoScout – 850i uniquement – au 4 novembre 2021
10 voitures entre CHF 19 980 (183 000 km) et CHF 48 000 (50 400 km)
Kilométrage le plus élevé :195 000 – CHF 25 500
Kilométrage le plus faible : 50 400 – CHF 48 000
Boîte de vitesses : 7 en automatique à 4 rapports et 3 en manuel à 6 rapports

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