Pininfarina, une saga familiale. À l’origine de cette légende, Gian-Battista Pinin Farina. Il connaît déjà le milieu de l’automobile, car son père travaille chez Fiat. Autodidacte, Gian-Battista impressionne par son talent Giovanni Agnelli, patron de Fiat. À tel point que celui-ci l’invite à créer la carrosserie de la Fiat Torpedo. Nous sommes en 1912 et Gian-Battista est un jeune homme de 19 ans.

Il part ensuite quelque temps aux États-Unis pour découvrir les usines Ford où il décline une offre d’emploi. De retour en Italie, il continue de travailler pour Fiat jusqu’en 1930, année de la fondation de la Carrozzeria Pininfarina, à Turin. Il exerce, entre-temps, ses talents de pilote et remporte la course Aoste-San Bernardino au volant d’une Itala. Grâce aux contacts qu’il développe depuis l’enfance, dès sa première année d’activité, il produit 42 carrosseries et emploie 90 collaborateurs.

Pininfarina ou le talent de toute une famille

1953 Lancia Aurelia B20 GT vue trois quarts arrière droit - Carrozzeria Pininfarina.

1953 Lancia Aurelia B20 GT vue trois quarts arrière droit – Carrozzeria Pininfarina.

Des collaborations avantageuses

L’activité se poursuit de manière fructueuse jusqu’en 1939 où les ateliers sont réquisitionnés au titre de l’effort de guerre. Après la guerre, il travaille avec des constructeurs américains comme Nash Motors, Dodge et General Motors. Au début des années 50, il entretient une fructueuse collaboration avec Peugeot sur de nombreux modèles. Démarre également sa participation historique aux emblématiques Ferrari.

Son fils et ses petits-fils assurent la succession

Bon sang ne saurait mentir. Son fils Sergio a non seulement hérité du talent de son père, mais aussi de son sens des affaires. Il reprend les rênes de l’entreprise en 1961. Grand négociateur et visionnaire, il dote son entreprise de matériel informatique et fait entrer la société en bourse. En 2001, Sergio se retire et passe le flambeau à son fils Andrea. Malheureusement, celui-ci, victime d’un accident de la route, décède en 2008 à l’âge de 51 ans.

C’est alors Paolo, autre fils de Sergio, d’entrer en scène. En 2015, cependant, à la suite de difficultés financières, les actions détenues par la famille sont cédées au groupe Mahindra. Paolo conserve malgré tout la présidence de l’entreprise.

Découvrons ensemble quelques belles carrosseries signées par Pininfarina.

1964 | Ferrari 500 Superfast habillée par Pininfarina

1964 Ferrari 500 Superfast ex-Peter Sellers vue trois quarts avant gauche - Carrozzeria Pininfarina.

1964 Ferrari 500 Superfast ex-Peter Sellers vue trois quarts avant gauche – Carrozzeria Pininfarina.

Présentée au Salon de l’auto de Genève en 1964 et carrossée par Pininfarina, la Ferrari 500 Superfast est la dernière de la série Ferrari America. Développée à partir de la Ferrari 400 Superamerica, elle n’a été produite qu’à 37 exemplaires. La première série (25 exemplaires) était dotée une boîte de vitesses à 4 rapports et la deuxième série (12 exemplaires produits en 1966) avait une vitesse supplémentaire. Cette élégante voiture de sport allie luxe et performance. L’habitacle est spacieux et confortable et, à l’époque, n’avait rien à envier aux Aston Martin et Rolls-Royce. Un moteur V12 de 5 litres développant 400 ch amène le bolide à une vitesse de pointe de 275 km/h. Le modèle présenté à Interclassics Brussels 2019 a la particularité d’avoir appartenu à Peter Sellers, grand amateur d’automobiles. Rappelez-vous ce célèbre Inspecteur Clouzot dans La Panthère Rose.

1950 | Alfa Romeo 6C 2500 Sport par Fininfarina

1950 Alfa Romeo 6C 2500 Sport vue trois quarts avant gauche - Carrozzeria Pininfarina.

1950 Alfa Romeo 6C 2500 Sport vue trois quarts avant gauche – Carrozzeria Pininfarina.

Dessinée par Pininfarina, cette Alfa Romeo 6C 2500 SS Coupé en porte la griffe. Les phares sont parfaitement intégrés, la ligne des ailes est fluide et les poignées de portières à demi-encastrées. Le modèle présenté à Interclassics Brussels 2019 est l’unique exemplaire encore existant. Il a pour particularité également de n’avoir jamais été restauré. Il a simplement été régulièrement et minutieusement entretenu et conserve ainsi tout son charme. Les cuirs intérieurs présentent une belle patine et sont en excellent état. Bref, les passionnés ne s’y trompent pas. Cette Alfa Romeo a en effet remporté plusieurs prix du plus beau véhicule lors de différents salons.

(Voiture prêtée par Houtkamp Collection. www.houtkamp.nl)

1953 | Lancia Aurelia B20

1953 Lancia Aurelia B20 GT vue de face - Carrozzeria Pininfarina.

1953 Lancia Aurelia B20 GT vue de face – Carrozzeria Pininfarina.

Sobre et élégante, avec ses 4 feux ronds à l’avant et la ligne plongeante de l’arrière, cette magnifique Lancia Aurelia B20 est tout simplement un chef-d’œuvre. Elle fait actuellement le bonheur de collectionneurs fortunés. Conçue par Pininfarina pour participer à des courses, elle s’est illustrée dans diverses épreuves dont les Mille Miglia ou encore les 24 Heures du Mans. Avec un moteur 6 cylindres en V, 12 soupapes, le véhicule atteignait une vitesse maximum réelle de 178 km/h. Cela faisait de lui un des bolides italiens les plus rapides de l’époque. Le modèle présenté à InterClassics Brussels 2019 a été acheté pour participer à la Carrera Panamericana. Dans cette optique, il a plusieurs fois été revu par la société Nardi. En 2013, une restauration lui a rendu son aspect d’origine.

(Voiture prêtée par un collectionneur belge)